Ma prévision est fiable. Est-ce qu’un industriel peut l’affirmer aujourd’hui ?
Alors qu’il nous faut prévoir deux fois plus que d’habitude dans un contexte géopolitique sous tension impactant l’ensemble de la chaîne logistique, doit-on faire confiance à la prévision ?
Un industriel peut-il affirmer aujourd’hui que sa prévision est fiable ? Les logiciels de prévisions font-ils la différence ?
La prévision, sinon totalement juste, est indispensable !
Une prévision est-elle toujours exacte ? Si une prévision totalement juste est illusoire, la prévision reste indispensable, en particulier dans un contexte plus qu’incertain.
Une “bonne” prévision est une prévision utile, suffisamment fiable pour alimenter avec pertinence les différents processus d’anticipation : planification de production, distribution, approvisionnement, budget. D’ailleurs, on mesure sa qualité à la valeur ajoutée qu’elle apporte à ces derniers.
Et surtout, la vraie finalité de la prévision n’est pas d’être parfaite mais d’être rentable !
Le mieux est l’ennemi du bien dans ce domaine, si vous avez besoin de piloter du court terme alors, il est inutile de réaliser une prévision à huit/neuf mois…Ajustez le niveau de précision à vos objectifs.
Une “bonne” prévision est aussi une prévision réalisée avec un investissement adapté à l’organisation.
Dans une PME, les prévisionnistes sont rarement à plein temps et même au sein d’un grand groupe, ils doivent faire avec des moyens humains limités. Il faut donc concentrer vos efforts sur les clients qui génèrent le plus de CA et vos produits phares. Les articles dits “prévisibles” vont nécessiter moins de temps investi de la part du prévisionniste. Alors que, parmi les produits phrases, certains seront peut-être plus durs à prévoir que d’autres, parce qu’ils ont une part promotionnelle plus importante, parce que la compétition est plus rude, etc.
Ayez en tête le ROI : ce que vous allez gagner par rapport aux coûts avancés…
Beaucoup d’entreprises réalisent, produisent, suivent leurs prévisions dans Excel…
Les logiciels de prévision ont l’avantage par rapport à des fichiers Excel de simplifier la vie de ceux qui doivent produire une prévision rapidement avec de plus en plus de fiabilité et une possibilité de partage. De plus, l’interopérabilité des systèmes permet une synchronisation et une diffusion en temps réel.
Si gérer une thématique isolée reste possible, en combiner plusieurs est beaucoup plus complexe : produit frais + promotions + pics de fin d’année et/ou une typologie de clients variée : GMS, BtoB, retail, RHF, sous traitance.
Et le cas de l’ultra frais ne laisse pas la place à l’erreur avec le risque de la double peine : rupture et dégagement.
Les méthodes traditionnelles de prévisions mensuelles, voire hebdomadaires, montrent rapidement leurs limites pour des produits ayant une DLC ou une DDM de quelques jours, alors qu’une prévision journalière s’impose par le biais de méthodes et d’outils adaptés. Une extrême réactivité est obligatoire, nécessitant, une gestion en maille jour, une adaptation à d’éventuelles perturbations liées aux jours fériés, ou encore des approches calculatoires particulières …
A titre d’exemple, certains de nos clients dans le secteur agroalimentaire réalisent jusqu’à deux cycles de prévision par jour.
Une bonne nouvelle : la prévision est un processus continuellement perfectible. Une bonne prévision repose sur une collaboration interne et externe qualitative. Cette collaboration ne se décrète pas : les logiciels supply chain sont des facilitateurs mais il faut aussi avoir conscience de la gestion du changement à mener.
Comment convaincre sa direction de l’intérêt d’un projet Supply Chain
Pourquoi prévoir ? Peut-on prévoir l’imprévisible ?
Pouvoir simuler et modéliser ses choix permet d’améliorer les réponses apportées aux enjeux opérationnels.
La prévision n’est plus seulement un outil supply chain mais bien un levier de la direction générale de l’entreprise qui fait face à des choix stratégiques. Il faut reconnaître que cette évolution de la fonction supply et des outils APS en termes de positionnement est assez récente.
Evidemment, les enjeux classiques de la supply chain restent l’optimisation des stocks, la maîtrise du cash, l’amélioration du taux de service, les dégagements sur le périssable et, plus largement, contribuer à l’efficacité industrielle et à la diminution des gaspillages…
Prévoir pour réduire l’incertitude. Dans un monde volatil est-il utile de prévoir l’imprévisible ?
Bien sûr et nous affirmons même haut et fort : il faut prévoir deux fois plus que d’habitude, en particulier dans un contexte géopolitique aussi tendu, qui impacte toute la chaîne logistique. Et réaliser différents scénarios hauts, bas, complétés par les inputs des commerciaux afin d’analyser la sensibilité des différents facteurs et leurs impacts sur les prévisions au sens large.
Décloisonner des fonctionnements en silos car la collaboration est la clé !
Les logiciels de prévision contribuent à faire disparaître des fonctionnements en silos en facilitant la transmission de l’information au sein des services de l’entreprise. Au-delà de la gestion plus efficace des flux il y un vrai enjeu d’alignement des organisations. Les prévisions donnent la cadence, permettent aux directions industrielles, commerciales, financières de construire ensemble les plans d’actions afin d’atteindre leurs objectifs stratégiques et de saisir des opportunités marché à moyen et long terme.
Valoriser les apports de la prévision permet d’initier un cercle vertueux au sein de l’entreprise.
Peut-on se fier à une prévision quand il n’y a pas d’historique ?
Lancement de nouveaux produits, gestion des promotions : si disposer d’un historique de vente est impossible, il est néanmoins envisageable de s’appuyer sur des bases de connaissance, des lancements antérieurs, des promotions similaires, pour prévoir.
Ce qu’il faut retenir : moins les historiques (si il y en a) sont simples à exploiter, plus la collaboration au sein de l’entreprise devient essentielle et les outils de supply chain jouent, encore une fois, le rôle de facilitateurs….
Même le meilleur logiciel de prévision ne remplace pas l’Humain.
Un logiciel de prévision ne se substitue pas à l’Humain. Il va permettre de gagner une valeur ajoutée considérable et mesurable, diminuer les tâches répétitives, permettre la gestion d’alerte, etc…et indéniablement contribuer à faire évoluer le métier de prévisionniste.
Même avec l’émergence de l’IA, en particulier avec l’apport du machine learning au sein des outils de supply chain, l’Humain est et reste celui qui valide les choix et prend les (bonnes) décisions.
Yohann GALLARD
chef de produit supply chain planning
« Un logiciel de prévision dégage du temps au prévisionniste, lui rendant sa noblesse de poste qui est, pour moi, la dimension relationnelle. C’est le gardien du temple, l’interface sur le processus et il gagne à travailler avec toutes les entités de l’entreprise, marketing commerce, production, approvisionnement. »